Envies de changer !, la publication de la Chaire Unesco pour une culture de Paix économique de Grenoble Ecole de Management, est parue aux PUG en février 2024. La revue célèbre l’ancrage et la mobilisation de tout un écosystème engagé en faveur de l’éducation à la paix et au bien commun.
En février 2024, la sixième publication de la revue Envies de changer !, éditée aux PUG, vient nourrir les réflexions autour de la thématique : « Eduquer pour se réinventer ». Acteurs engagés de la société civile, cadres et dirigeants d’entreprises, représentants académiques … décryptent les enjeux de l’éducation comme facteur de changement économique et sociétal.
Envies de changer ! porte ainsi la voix d’une quinzaine de contributeurs, qui partagent leurs réflexions, témoignages, pratiques et perspectives, et viennent abonder une éducation à la paix économique auprès du plus grand nombre. « La paix économique est un sujet transverse, holistique, systémique qui établit des liens entre paix et économie. Elle constitue une approche inédite pour réinventer notre modèle économique de développement et explorer les voies d’une société plus juste, solidaire et responsable », souligne Vanessa Mendez, directrice adjointe de la Chaire de recherche et d’enseignement Unesco pour une culture de Paix économique de GEM.
L’éducation en trois temporalités
Cultiver la paix avec soi, favoriser la paix relationnelle et nourrir la paix avec les parties prenantes, fondent les trois champs de recherche de la chaire Unesco. La revue Envies de changer ! se structure ainsi autour de ces trois axes pour explorer la question de l’éducation à la Paix économique, de la petite enfance à l’âge adulte.
Former les décideurs et managers via la formation continue est une urgence de court terme. « L’ambition est de permettre aux cadres et dirigeants d’être alignés sur les valeurs d’une économie pacifiée, de transformer leurs représentations pour changer leurs comportements, et de réorienter leurs décisions afin d’éviter la répétition des mêmes erreurs du passé », relève Vanessa Mendez. La création d’un Certificat pour un leadership pacifié par la chaire Unesco, en partenariat avec HPE France, partenaire d’origine et mécène de la chaire, constitue une illustration.
A moyen terme, l’éducation des jeunes dans l’enseignement supérieur est une priorité. « L’ambition d’une éducation supérieure plus éclairée, respectueuse et responsable, est de permettre aux étudiants d’envisager autrement ce que signifie « réussir dans la vie », « réussir sa vie », « être performant », et de repenser la finalité de l’entreprise au-delà du profit et de la rentabilité. » En témoignent les différents modules d’enseignement obligatoires à la RSE du cursus de formation des étudiants à GEM.
Enfin, l’éducation à la paix des adolescents et des jeunes enfants s’inscrit dans une temporalité à plus long terme. Elle éclaire l’enjeu d’un apprentissage précoce des compétences psychosociales, intégrant les capacités cognitives, relationnelles et la gestion des émotions.
Des contributions remarquables
Parmi les contributions, citons (de manière non-exhaustive), l’éclairage privilégié apporté par Stefania Giannini, sous-directrice générale de l’Unesco pour l’éducation, autour de la thématique : repenser l’éducation pour une paix économique. Cette dernière expose, dans un article introductif, les priorités de l’Unesco en matière d’éducation, et pose l’éducation comme un puissant levier de réinvention de notre société.
Laurence Commandeur, directrice des ressources humaines au sein de HPE France, relate les actions conduites dans l’entreprise afin de former des managers conscients et éclairés. Elle relève l’enjeu, pour les managers HPE, d’adopter une posture réflexive quant à leurs motivations intrinsèques, et les invite à se questionner sur ce qu’ « être manager » sous-tend en termes de droits et de devoirs pour se mettre au service des autres et de l’organisation (concept du « servant leader).
Cyrille Vu, directeur général de la société Seabird, a interrogé très tôt le rapport au pouvoir, à l’argent et à la transmission. Il explique comment, dans sa pratique de dirigeant, il revisite ses croyances, ses émotions et ses biais cognitifs afin de défendre une stratégie d’entreprise alignée sur des fondamentaux favorables au business, aux salariés et aux parties prenantes. In fine, il s’agit de faire émerger une culture du lien favorisant l’épanouissement individuel et l’apport de solutions via un collectif.
Jean-Paul Sagadou, prêtre assomptionniste burkinabé, est diplômé de théologie de l’Institut Catholique de Paris. Il pose l’Ubuntu comme le fondement d’un nouveau paradigme économique : « Nous sommes, donc je suis ». Depuis 2010, il organise des ateliers et des voyages d’intégration africaine, qui permettent aux jeunes engagés dans ces programmes de se réapproprier une culture panafricaine, orientée vers la paix.
Roxane de Pelet est la fondatrice du projet Epicène, qui entend sensibiliser aux inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail. Le projet est structuré autour d’ateliers de sensibilisation aux disparités hommes/femmes notamment au travers de la fresque du sexisme. Cette démarche vise à encourager les participants à analyser leurs résistances au changement via un travail introspectif intégrant les émotions.
Envies de Changer ! N°6 est accessible sur le site des Presses Universitaires de Grenoble au tarif de 12 € en version eBook et 15 € au format papier.
Un article est accessible gratuitement en ligne, reflétant la teneur de la publication.