La Journée de la Paix économique s’est tenue le 3 juin dernier, mobilisant quelque 800 participants via Internet, en raison du contexte pandémique. Une dizaine d’ateliers thématiques et trois conférences plénières à distance ont proposé des approches et solutions singulières pour répondre à l’urgence écologique. Retour sur des contenus vivifiants et inspirants !
Ce fut une première, au format virtuel, et une réussite pour la Chaire Paix économique, Mindfulness et Bien-être au travail, ses mécènes, l’ensemble de ses partenaires institutionnels et soutiens, dont la Ville de Grenoble, élue Capitale Verte européenne 2022. La première édition de la Journée de la Paix économique a mobilisé, à distance, une cinquantaine d’intervenants et 800 participants autour du thème : « Se réinventer pour préserver la nature ». L’événement pilote s’est articulé autour de neuf ateliers thématiques et trois conférences plénières.
La conférence inaugurale était animée par Dominique Steiler, titulaire de la Chaire Paix économique. Parmi les intervenants, Loïck Roche, directeur général de Grenoble Ecole de Management, Eric Piolle, maire de Grenoble, soutien de l’événement, Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole et Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable. Cette dernière a prononcé un discours personnalisé de soutien à la Chaire Paix économique, créée en 2012 par Grenoble Ecole de Management – premier établissement français d’enseignement supérieur à s’être doté du statut de société à mission, un dispositif novateur de la loi PACTE.
Une journée au prisme de l’urgence climatique
« La journée de la Paix économique s’est déroulée autour d’ateliers virtuels, abordant les problématiques de la transition écologique selon des prismes très différents, explique Vanessa Mendez, directrice adjointe de la Chaire Paix économique. Son ambition visait à proposer des éléments de réflexion et des réponses constructives et viables, favorisant la préservation du vivant et du bien commun, à travers des approches alternatives de l’entreprise, de l’urbanisme, de la finance, de l’enseignement, du numérique, de la gestion des ressources naturelles, etc. »
Les neuf ateliers ont mobilisé de un à six intervenants. Parmi ceux-ci, des enseignants, des chercheurs, des philosophes, des dirigeants d’entreprises… Certains ateliers ont fédéré entre 100 et 120 participants. La thématique des sociétés à mission notamment, a été plébiscitée. C’est ainsi que Jérôme Cros, directeur général de l’entreprise André Cros, à Echirolles, partenaire et mécène de la Chaire, a témoigné de l’engagement de l’entreprise familiale dans une démarche RSE, concrétisé par l’obtention du label Lucie, en 2013. Inspiré par les travaux du philosophe Bruno Latour (voir article Zoom de la Newsletter), le dirigeant de la PMI iséroise a exposé les raisons qui l’ont incité, durant la crise sanitaire en 2020, à s’engager dans une démarche de société à mission, propice selon lui, « à la création de valeur partagée visant le bien commun ».
Autre thématique porteuse, la conférence de la mi-journée, très suivie, animée par le climatologue, Stéphane Labranche. Ce dernier a expliqué en quoi le climat est l’affaire de tous, et quelles sont, au plan individuel et collectif, les forces de changement et de réitération des comportements délétères.
L’atelier traitant de la RSE a pointé l’urgence d’un enseignement supérieur qui se mobilise pour former des acteurs éclairés et engagés dans la transition. Enfin, la thématique « Protéger le vivant, un défi pour la finance », a mis en exergue quelques points saillants, en particulier la comptabilité analytique qui valorise les seuls actifs matériels, au dépend des actifs immatériels, non quantifiables, mais toutefois essentiels pour la préservation du climat et du vivant. Différents experts de la finance, mobilisés au sein de l’association Acteurs de la Finance Responsable (AFR), se sont ainsi exprimés, à titre personnel, sur les enjeux de la création d’une « comptabilité du care » qui sous-tend une finance éthique.
Point d’orgue, la conférence du soir
La journée de la Paix économique s’est achevée avec la conférence du soir, intitulée : « Pour en finir avec l’exploitation : Penser comme un arbre », animée par Elodie Nédélec, responsable recherche et développement de Germe, le réseau de progrès des managers, partenaire de la Chaire. « Jacques Tassin, naturaliste et chercheur, a éclairé les débats d’une note sensible, poétique et philosophique, en exposant de quelles manières l’homme peut s’éveiller à la nature et se reconnecter à soi, relate Vanessa Mendez. Elisabeth Laville, pionnière en France de la RSE avec la création, en 1993, du cabinet pionnier Utopies, s’est exprimée sur sa pratique du conseil en développement durable auprès des entreprises. De même, ont participé aux débats, Alexandre Jost, fondateur de la Fabrique Spinoza, un think tank dédié au bien-être citoyen, Eric Duverger, co-fondateur de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) et, enfin, David Laurent, responsable du pôle climat et ressources de l’association des Entreprises pour l’environnement (EPE). »
En 2022, la Chaire Paix économique fêtera ses 10 ans d’existence. La seconde édition de la Journée de la Paix économique pose ainsi un nouveau jalon en faveur du rayonnement national et international de ses recherches et actions en direction des entreprises. Rappelons, en effet, que les travaux, conduits par les enseignants-chercheurs de la Chaire Paix économique et une communauté de contributeurs, se concrétisent via des applications opérationnelles sur le terrain des entreprises, engagées dans de nouvelles pratiques managériales. Parmi les huit entreprises partenaires et mécènes de la Chaire Paix économique, quatre constituent aujourd’hui un socle historique : le groupe ARaymond, l’entreprise Böllhoff, le syndicat professionnel UDIMEC et Hewlett Packard Enterprise France (HPE).