Un article de Dan Israel, Le dumping fiscal, cette « compétition » qui ruine l'Europe paru sur le site de mediapart le 15 avril 2014, mentionne le "Manifeste pour une paix économique", ouvrage co-dirigé et co-écrit par Raffi Duymedian, chercheur de la chaire.
Le livre Dumping fiscal. Enquête sur un chantage qui ruine nos Étatsen détaille les mécanismes, et donne les clés pour dénoncer l'absurdité d'un système qui mine la souveraineté politique et le pouvoir des citoyens.
Extrait des 2 derniers paragraphes
"Cette évolution est récente. Si la communauté des fiscalistes a commencé à se développer dès l’entre-deux-guerres, elle n’a véritablement pris de l’ampleur qu’à partir des années 1980. La prolifération des stratégies fiscales agressives a suivi la mise sur pied, par les universités, de cours de droit fiscal qui étaient peu prisés jusque-là. La profession a connu par la suite une croissance exponentielle. « Nous avons aujourd’hui plus d’avocats fiscaux par tête que de médecins », note un fiscaliste néerlandais. C’est que le business de l’optimisation fiscale rapporte. La rémunération des intermédiaires peut représenter une part considérable de l’impôt non payé. Certains imaginent de changer les mentalités dès l’école. Plutôt que de véhiculer une rhétorique de compétition globale chère à David Cameron, des professeurs de l’École de management de Grenoble veulent enseigner le pacifisme économique. Ils ont même signé un « Manifeste pour une éducation à la paix économique », dans lequel ils proposent de déconstruire le langage de la concurrence de tous contre tous. Un projet qui n’est, selon eux, « pas utopique ». On laissera à chacun le soin d’en juger."
"Utopique ou pas, une atténuation de la concurrence économique est une condition préalable au colmatage des failles béantes exploitées aujourd’hui par toute une profession pour éviter l’impôt. S’ils ne se perçoivent que comme concurrents dans une course globale, les États ne trouveront pas la cohérence nécessaire à un cadre harmonisé. À défaut d’un compromis mondial, des avancées sont possibles dans l’Union européenne, voire dans la zone euro. La crise économique prolongée que celle-ci traverse offre des occasions de repenser le système. Encore faudrait-il que les gouvernements s’en saisissent."